Critique de «La Convocation», entre apparence et réalité q6v6v

Si «La Convocation» relate les accusations portées contre un garçon de six ans pour agression, la recherche de la vérité n’en est pas le véritable enjeu. En effet, le film du réalisateur norvégien Halfdan Ullmann Tønde se veut moins une réponse claire qu’une invitation à la réflexion. À travers ses personnages, il interroge notre façon de communiquer et d’aborder les conflits.

De Sarah Stutte, adapté de l'allemand

Sarah (Ellen Dorrit Petersen) et son mari Anders (Endre Hellestve) attendent dans une salle de classe. Ils doivent rencontrer Elisabeth (Renate Reinsve) pour discuter d’un incident entre leurs enfants : Armand, le fils d’Elisabeth, aurait agressé Jon. Malgré les efforts de la jeune enseignante Sunna (Thea Lambrechts Vaulen) pour calmer la situation, la tension ne cesse de monter.

Avec ce premier long-métrage, le réalisateur norvégien Halfdan Ullmann Tønde – petit-fils des icônes du cinéma scandinave Liv Ullmann et Ingmar Bergman – livre une expérience à la fois déroutante et fascinante. Progressivement, les liens entre les personnages se révèlent, ponctués de scènes de danse surréalistes et spontanées, où l’intensité dramatique bascule soudainement dans une expressivité brute.

Le directeur de la photographie, Pål Ulvik Rokseth, capture ces moments intimes, presque théâtraux, avant de nous entraîner, dans une pénombre menaçante, à travers les couloirs labyrinthiques de l’école, à la recherche de quelque chose qui restera mystérieux. Son travail est tout simplement remarquable. Le film se prête à de nombreuses interprétations et explore aussi bien les secrets que les mensonges, les soupçons que les rivalités, les traumatismes enfouis que les rêves brisés. Ainsi, «La Convocation» se révèle être un reflet troublant de notre société, où la frontière entre illusion et réalité s’efface peu à peu.

Au cinéma depuis le 5 mars.

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