Review8. Januar 2025 Cineman Redaktion 2f1m4k
Critique de «Bird», une touche de réalisme magique 63v40

Réputée pour son regard sans fard sur les réalités sociales, la britannique Andrea Arnold, conjugue la magie, les contes et la poésie à son regard, presque, documentaire. Présenté en compétition au dernier Festival de Cannes, lumière sur «Bird».
(Un texte de Patrick Heidmann, depuis Cannes 2024. Adapté de l'allemand)
Bailey, 12 ans (Nykiya Adams), fait plus mûre que son âge. Rien d’étonnant, l’insouciance n’est pas de mise dans cette petite ville du Kent. Elle vit dans un squat avec son père (Barry Keoghan) qui s’apprête à épo sa nouvelle compagne. Son demi-frère aîné, impliqué dans des activités de gang, met sa petite amie enceinte, tandis que sa mère habite ailleurs, dans des conditions tout aussi précaires, avec trois jeunes enfants et un compagnon violent. Un jour, Bailey croise la route d’un homme étrange nommé Bird (Franz Rogowski), qui, après des décennies, s’engage sur les traces de son enfance et de ses parents. Bientôt, une amitié singulière se tisse entre les deux personnages.
Dans des œuvres précédentes, «American Honey», Andrea Arnold avait déjà placé de jeunes protagonistes au centre de son récit, explorant avec une acuité souvent brutale les réalités sociales les plus abruptes. Cette fois-ci, au réalisme viscéral et authentique qui caractérise son style, s’ajoute une touche de réalisme magique, incarnée par le personnage principal. Interprété par Franz Rogowski, il oscille entre naïveté et désarroi. Cette incursion dans le magique, bien que discrète, est une nouveauté dans l’univers d’Arnold, et que dire sinon qu’elle fonctionne à merveille.
La performance de Nykiya Adams, véritable révélation du film, témoigne à nouveau du talent de la réalisatrice pour découvrir de nouveaux visages prometteurs. Par ailleurs, une riche faune – une grenouille sécrétant des substances hallucinogènes, des chevaux, un renard, et surtout un corbeau chargé d’une forte symbolique – confère à «Bird» une atmosphère unique. Le long-métrage prend alors la forme d’une variation sensible, inventive et remarquable, sur le thème maintes fois exploré du age à l’âge adulte.
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