Critique de «Natacha (presque) hôtesse de l’air», les années yéyé, des cases à l’écran 54q30

Savez-vous qu’avant de servir des boissons dans les avions, Natacha a dû se battre pour sa carrière de rêve? «Prequel» à la BD éponyme, le film raconte comment elle est devenue hôtesse de l’air, sauvant au age le plus célèbre tableau de .

De Laurine Chiarini

L’optimiste Natacha (Camille Lou) n’a qu’un rêve, auquel elle croit très fort: devenir hôtesse de l’air. Le patriarcat ambiant du début des années 60 ne serait qu’un moindre mal si elle ne devait pas faire face à deux obstacles majeurs: une chevelure inlassablement plate qu’aucun produit ni bigoudi n’arrive à faire gonfler et, à son grand dam, deux satanés centimètres de trop qui la disqualifient. Persévérante, année après année, Natacha ree le concours. Un jour, alors qu’embarque la précieuse Joconde avec le ministre de la culture (Didier Bourdon) pour un petit tour à l’étranger, la toile se fait voler sous ses yeux. Ni une ni deux, Natacha se lance à la poursuite des malfrats avec pugnacité, son rêve en ligne de mire.

Imaginez une voix qui se permet de commenter tout ce que vous faites, partageant au age des conseils non sollicités. C’est la voix de Fabrice Luchini, avec laquelle Natacha doit composer. Un peu paternaliste, un brin sexiste sur le fond, elle n’empêche pas des échanges dans un langage bien contemporain où il est question de ghosting, de pervers narcissiques et de BFM TV. Sans soutien de ses parents, qui la préféreraient en femme au foyer et craignent qu’elle ne finisse vieille fille, Natacha ne peut compter que sur elle-même. Son énergie fait des miracles: volontaire, intrépide, elle se lance dans l’aventure là où son (futur) collègue Walter (Vincent Dedienne), bien plus timoré, manque d’initiative de manière flagrante.

Bateau, moto, pédalo: elle cavale, Natacha. Ironiquement, vu son rêve entre parenthèses, elle ne prend l’avion qu’en s’y accrochant à moitié, l’autre étant occupée à courir dans l’herbe pour tenter de sauver l’énigmatique Joconde. Il règne une petite atmosphère d’«Connasse, princesse des cœurs», ce film est calibré pour une large audience, au-delà des amateurs de la BD d’origine.

Au cinéma depuis le 2 avril.

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