Critique2. Mai 2025 Vanessa Votta v644v
«On Swift Horses», entre désir d’évasion et quête de soi 725b5u
«On Swift Horses» de Daniel Minahan est une œuvre sur les désirs profonds, les rêves brisés et le besoin impérieux de fuir – les relations, les attentes sociales, sa propre vie. Le film, à la fois discret et intensément atmosphérique, suit le parcours de trois personnages en quête de sens, de repères, de leur juste place dans le monde.
Muriel (interprétée par Daisy Edgar-Jones) et Lee (Will Poulter) rêvent d’une vie idéale: une maison, des enfants, la tranquillité. Avec Julius (Jacob Elordi), le frère de Lee, ils ambitionnent de concrétiser ce rêve. Mais très vite, une évidence s’impose: ce qui semble parfait sur le papier ne fonctionne pas forcément dans la réalité. Lorsque Julius part pour Las Vegas et se plonge dans les jeux d’argent, Muriel et Lee poursuivent leur projet et achètent une maison. Muriel comprend vite qu’elle aspire à plus que cette image d’Épinal.
Sur le plan visuel, le film se distingue par une grande maîtrise esthétique: des images somptueuses, une atmosphère feutrée, empreinte de silence et de tension contenue. Sur le plan narratif, certaines évolutions demeurent en surface, et plusieurs zones d’ombre persistent. Mais c’est précisément cette retenue qui contribue à l’intérêt du film. Il s’autorise à prendre son temps, refuse de tout expliciter, ce qui renforce la cohérence de sa démarche et la puissance de son propos.
«On Swift Horses» ne se limite pas à une réflexion sur l’amour ou la famille. Il interroge de manière plus large notre conception du bonheur. Faut-il désirer ce que tout le monde semble attendre? Est-il nécessaire de «trouver sa place»? Ou bien suffit-il, parfois, de rester fidèle à soi-même, même si cela implique l’inconfort ou l’incompréhension ? Le film évoque les rêves, l’envie de s’évader, les aspirations profondes – et tous ces obstacles, visibles ou invisibles, qui peuvent nous empêcher de les atteindre.
Au cinéma depuis le 30 avril.
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