The Brutalist Hongrie, Royaume-Uni, Etats-Unis 2024 – 215min. 413b66
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Commentaires 5m4w5q
Un peu désorientée par ce film, mais totalement convaincue par la critique de CineFilik.
Ce film très dense est « incroyable ». J’irai sans doute le revoir. J’ai l’impression de n’avoir pas tout saisi. Quelques instants d’inattention peut-être. J’y retournerai.
Il va falloir attendre dix ans avant de revoir une telle oeuvre au cinéma. Absolument superbe, avec notamment un travail immense sur le son, qui fait ressentir avec brio la troisième dimension, nécéssaire à la compréhension de l'espace architectural.
“L’architecte”
László Toth, juif hongrois, débarque aux Etats-Unis après avoir subi la Seconde guerre. Si son talent d’architecte et son expérience au Bauhaus lui ouvrent des portes, de hauts murs se dresseront devant lui.
Au plus près de ses personnages, la caméra instaure le trouble. Dans la pénombre, le héros se réveille inquiet, bousculé, quêtant un sac qu’il croit perdu. Est-il dans un camp, un train qui roule ou un ailleurs ? Au sortir de ces limbes, jaillit une lumière aveuglante. Ellis Island lui tend les bras et la statue de la Liberté s’incline, tête en bas. Conséquence d’une déformation professionnelle, lui qui répond à une prostituée que c’est son espace frontal qu’il trouve disgracieux, ou symbole d’un pays qui ne marche plus droit ?
Le récit se construit tel un opéra. Ouverture où les cuivres soufflent de manière solennelle, entracte de 15 minutes imposé par le réalisateur, épilogue vénitien. La fresque de 3 h 35 est millimétrée, magistrale du point de vue de la mise en scène. Sur une route qui défile marquant le point de fuite, chemine à l’horizontal le générique surligné. La perspective est née. Dans le monument, typographie, éléments graphiques, cadre et format de l’image jouent également sur ces effets structurés.
Moins convaincante est la destinée fictionnelle de László Toth. Le récit fleuve s’égare dans un dédale de marbre à Carrare. En trois décennies, entre douleur et gloire, optimisme et déception, il y aura du sang, de la sueur et des larmes. Dans la chapelle qu’il est contraint de construire, le génie au travail est un Michel-Ange acculé à sa Sixtine. Pour l’incarner, Adrien Brody retrouve sa frêle silhouette de pianiste oscarisé. Guy Pearce, loup protecteur et premier allié, finit par dévorer son corps et son âme. L’art ronge l’exalté, quand le pays d’accueil rejette le visionnaire. Plus que le voyage, c’est la destination qui compte et l’Amérique, davantage encore aujourd’hui, n’est plus la terre d’asile espérée. Celle qui a oublié qu’elle fut bâtie sur l’immigration, ne fait plus que tolérer l’étranger, le Juif, le noir, pour ce qu’il peut lui rapporter. Paul Thomas Anderson avait raconté sa puissance capitaliste à travers le pétrole dans There will be blood. Brady Corbet choisit le brutalisme pour en exprimer la dureté. Des rapports de domination qui s’avèrent aussi froids et massifs que du béton.
(8/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 2 mois
Véritable proposition artistique, audacieuse et immersive. Avec ses 3h35, le réalisateur impose un entre-acte bienvenu, quasi nécessaire pour digérer l’intensité du récit. Il faut être bien accroché : certaines scènes sont difficiles à regarder, mais la mise en scène, épurée et puissante, récompense les spectateurs les plus téméraires. Un film fascinant pour qui aime les drames exigeants, l’architecture Bauhaus et l’excellentissime Adrien Brody, magistral dans son rôle.… Voir plus
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